Illustrations de questions existentielles. Imad Yahyabey recherche au travers de sa pratique une contemplation de la vie et du temps. Il traite cette thématique via le paysage qui ramène une prise de recul, il est extérieur au paysage et extérieur à ce qu’il choisit de regarder. Dans ce paysage, il y manifeste le temps via la ruine, via la trace d’un passage humain. L’échéance de la vie via ce qui reste au monde, ce qui perdure pour nous aider à nous rappeler, nous souvenir d’une époque qui n’est plus nôtre. Imad Yahyabey aborde cette notion avec la gravure, une pratique fascinante et centrale dans son travail. Ce médium chronophage ramène le corps directement dans un rapport à la matière. Il vient transmettre des images où le temps y est suspendu, tel un interstice de plusieurs époques. Il vient leur donner une teinte, une sensation ramenée par le noir et le blanc, par son rapport à l’archive. La gravure comme une archive au temps. Une trace qu’il vient laisser au monde via la matière. Pouvoir faire ressentir une chose et sa fin. Toute chose n’est que de passage et la prise de conscience de cet instant est sa quête qu’il manifeste sans figure humaine. La domination de deux volonté de vouloir vivre face au temps et sa mort. Un éternel combat autant visuel qu’interne.